Kyûji caressa le ventre de son moineau avec douceur, et, fermant les yeux, il s'allongea sur la branche d'arbre qui se trouvait sous ses pieds. A plus de 20 mètres de haut, il se sentait pourtant parfaitement en sécurité, à l'aise, heureux. L'oiseau voleta quelques instants autour de lui avant de se poser sur son genou. Kyûji ouvrit les yeux, le regarda, et sourit. Ses blessures avaient vite guéries, et il était désormais d'attaque.
Un autre shinobi que lui aurait été enchanté de l'oisiveté dans laquelle il se trouvait, mais pas Kyûji Hyûga. Ne pouvant ni parler à d'autre personnes, ni se promener en ville, ni même se montrer, l'absence de travail était la pire des tortures que l'on pouvait lui infliger. Il avait l'impression d'être parfaitement inutile. Il n'était même pas satisfait de sa guérison.
"A quoi bon guérir rapidement si je n'ai rien à faire avec mon corps en bonne santé ? Autant rester à l'hôpital..."
Là encore, c'était une illusion. Les rares fois où il avait été à l'hôpital de Konoha, il n'y avait pas été en tant que patient. Impossible de se faire soigner par des personnes qui ne manqueraient pas de le dénoncer à la Soke dès qu'ils le pourraient, croyant bien faire. Récemment, il avait dû rester seul, au beau milieu de la forêt, attendant la cicatrisation de ses blessures. Maintenant qu'il était en pleine forme, il ne tenait plus en place. Il aurait tout donné pour recevoir une visite de son maître.
Soudain, le pigeon de Kazeigan surgit dans son dos, et se posa sur son épaule. se levant, il détacha le papier attaché à sa patte et lut le message qui y était écrit. Un frisson d'excitation lui parcourut l'échine.
-Enfin de l'action ! Merci d'avoir exaucé mes prières !
La nouvelle le réjouit tant qu'il perdit son stoïcisme habituel et s'autorisa un sourire franc, qui illumina son visage aux yeux froids. Le pigeon sous le bras, son moineau dans la main, il fonça en direction du village.
Une fois devant le bureau du Hokage, il bondit et se posa sur le rebord de la fenêtre, évidemment ouverte. Son maître le connaissait si bien...
Laissant les oiseaux s'installer à leur aise, il détacha sa cape, la posa sur un siège, et se tourna vers son kage. Il ne dit rien. Il n'en avait pas besoin.